Getting your Trinity Audio player ready...
|
De plus en plus de femmes souhaitent ne pas recourir à la péridurale et préfèrent se tourner vers un accouchement plus naturel.
Lors de la naissance de sa première fille, Marie-Charlotte, maman de 3 enfants, a reçu une péridurale. L’accouchement a traîné dans le temps et le médecin a dû finir par aider son bébé à sortir. Une expérience qu’elle n’a pas souhaité revivre pour la naissance de sa cadette :
« Pour la seconde, je me suis plus documentée sur l’accouchement, et sur comment faire pour que cela se passe le mieux possible. J’avais un objectif qui était, si possible, de rester mobile pendant le travail. J’avais vu que les choses se passaient ainsi plus rapidement, plus facilement, avec moins de risque d’extraction médicale ou de césarienne en urgence. Comme rester mobile n’est pas très compatible avec le type de péridurale que l’on fait aujourd’hui dans les maternités, je voulais essayer sans. »
Marie-Charlotte ira au bout de son envie, puisqu’elle accouchera de sa fille Céleste sans péridurale.
Si beaucoup de femmes se posent la question alors qu’elles sont enceintes, le jour J, elles choisissent finalement en grande partie la péridurale, puisque 8 femmes sur 10 en bénéficient.
Mais comment envisager les contractions et la gestion de la douleur, particulièrement lors d’un premier accouchement ? Barbara Bouhanna, sage-femme, explique :
« Lors de la préparation à la naissance, nous abordons la question de la péridurale, de la gestion de la douleur, mais il reste difficile pour une femme de se positionner de façon rigide avant le jour J. On ne sait pas à quel degré cette douleur va arriver, sur quelle durée on va la connaître. Il n’y a pas besoin de se positionner. »
L’experte rappelle que si la future mère envisage un accouchement sans péridurale, il faut qu’elle l’anticipe :
« Il faut une préparation psychocorporelle, dans la gestion de la respiration et dans l’accueil positif de la douleur. Pour s’aider il y a notamment le chant prénatal, la sophrologie, l’haptonomie, l’hypnose. »
La sophrologie, c’est le choix qu’avait fait Marie-Charlotte : « Cela m’a beaucoup aidé à me relaxer, à bien respirer, à me concentrer ». Il est important de réfléchir à cette question en début de grossesse, et d’autant plus si vous envisagez d’accoucher sans anesthésie.
Certaines positions peuvent également aider à diminuer la douleur : par exemple, à la verticale pour soulager le dos, ouvrir le bassin et faciliter l’accouchement.
Cependant, le professeur Philippe Descamps, gynécologue-obstétricien et chef du pôle mère-enfant à la maternité d’Angers, rappelle :
« Les techniques ne s’opposent pas ! Je travaille dans une maternité de niveau 3, donc avec de la technologie et des pathologies. On fait plus de 65 % de péridurale mais on fait aussi de l’hypnose, de l’homéopathie, de l’acupuncture. On est là au service des femmes ! »
Il ne doit donc pas y avoir de clivage entre accouchement naturel ou médicalisé, et surtout, cela ne doit pas être un défi, tient bien à rappeler le spécialiste :
« Cela ne doit pas être un challenge, on ne fait pas une bataille contre soi ! Si on sent que l’on se fait submerger, et qu’on est plus dans une douleur positive mais dans une souffrance, là je crois que la péridurale a son sens. Ce qu’on explique aussi pendant la préparation à l’accouchement, c’est que cela ne va pas forcement se passer comme on le pense. La préparation est comme une cartographie des événements et des chemins que l’on peut emprunter, mais on ne sait pas lequel on va prendre et comment on va le vivre. »
La rédaction de La Maison des