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La dépression prénatale reste un sujet extrêmement tabou car on refuse souvent d’accepter l’ambivalence de l’expérience de la maternité. Pourtant, elle est une réalité pour de nombreuses femmes enceintes. Quels en sont les symptômes, les causes, les prises en charge possibles, et quels impacts peut-elle avoir sur le bébé à naître ?
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes de la dépression prénatale ressemblent, à peu de choses près, à ceux de la dépression classique. Les femmes peuvent éprouver une tristesse constante, une humeur maussade, et une perte de motivation à réaliser des tâches quotidiennes, avec ces symptômes récurrents tous les jours pendant au moins 15 jours. Les troubles de l’appétit et du sommeil (qu’ils soient excessifs ou insuffisants) sont fréquents. Certaines femmes peuvent essayer de lutter avec beaucoup d’énergie, ce qui peut ressembler à de l’hyperactivité, tandis que d’autres peuvent tout lâcher et se retrouver dans un ralentissement psychomoteur.
ATTENTION : Il est crucial de différencier cette dépression d’un simple « coup de mou », où l’on parvient à « remonter la pente ». En cas de doute, n’hésitez pas à faire le test EPDS (Edinburgh Postnatal Depression Scale), qui est également utilisé pour la dépression postnatale. Si le score est supérieur à 10, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé.
Quelle est la prise en charge ?
La prise en charge de la dépression prénatale varie en fonction de sa sévérité. Elle peut inclure :
- Traitement médicamenteux
- Arrêt de travail
- Psychothérapie
- Hospitalisation dans les cas les plus sévères
Sait-on pourquoi la dépression prénatale survient ?
De nombreux facteurs peuvent contribuer à la dépression prénatale, notamment :
- Les maux de grossesse
- Le nouveau statut de mère
- La réactivation de traumatismes intérieurs
- Le climat hormonal explosif
- La peur de l’accouchement
Il est tout à fait possible de prendre certains antidépresseurs pendant la grossesse, mais il est essentiel de demander l’avis d’un professionnel pour obtenir un traitement adapté.
L’angoisse de l’accouchement
L’angoisse de l’accouchement est une réaction normale, “On ne sait pas où, on ne sait pas quand : une femme enceinte angoissée par l’accouchement c’est normal”, rassure Anna Roy. Cependant, si ces ruminations empêchent de manger, de dormir, et qu’elles sont présentes tous les jours, il est préférable de consulter.
La Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) est-elle adaptée ?
La Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) est souvent utilisée par les psychologues et peut tout à fait être employée durant la grossesse. Il s’agit d’une thérapie courte visant à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité.
Quels sont les impacts sur le bébé ?
Il y a différentes étapes dans l’impact sur le bébé. Il est illusoire de croire qu’un bébé puisse vivre dans une bulle de bonheur sans émotions négatives. Si une dépression prénatale est présente, il est crucial de la traiter non seulement pour la mère, mais aussi pour le lien avec le bébé. Lorsqu’une personne est très déprimée, il est plus difficile de créer des liens avec les autres.
N’hésitez pas à exprimer vos émotions à voix haute avec votre bébé, que ce soit des moments joyeux ou des coups de déprime, « Il est important de dire au bébé que je suis contente ou triste à cause de telle chose, et que ce n’est pas à cause d’eux. » conseille la sage-femme.
Source : La Maison des Maternelles – France TV