Combien de temps dure un accouchement ?

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Un accouchement express ou des heures de contractions ? Selon les femmes, la durée d’une naissance peut varier du tout au tout. Notre experte fait le point sur le temps de l’accouchement.

Comment reconnaître son arrivée ?

Dans le cas d’un travail spontané, la phase de pré-travail peut durer de quelques heures à quelques jours parfois ! Les contractions commencent à arriver mais elles ne sont pas réellement douloureuses et n’agissent pas comme un moteur sur le col de l’utérus.

L’accouchement commence réellement lorsque les contractions font très mal et qu’elles se font sentir à peu près toutes les 3 à 10 minutes. Elles vont provoquer un raccourcissement du col et commencer à l’ouvrir.

Ensuite, il y a deux phases distinctives :

– La phase de latence (entre 3 et 5 cm) : La dilatation du col est très lente surtout chez la patiente qui n’a jamais accouchée et peut durer plusieurs heures.

– La phase active (après 5 cm jusqu’à la dilatation complète) : Le travail va s’accélérer et la dilatation passe souvent à 1 cm par heure !

Un premier accouchement plus long

Le premier accouchement est souvent le plus long. Effectivement, il peut durer 7 heures en moyenne, sans compter le pré-travail. Mais attention, même pour le premier enfant, il y a parfois des surprises. Certaines patientes peuvent accoucher en 2 heures, comme nous l’explique le docteur Samantha Quirin, gynécologue-obstétricien à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

En cas de déclenchement, là encore, il y a des différences, rappelle la spécialiste :

 « Il y a deux cas, lorsque le col est favorable ou quand il ne l’est pas. S’il n’est pas favorable c’est à dire fermé ou tonique, on passe à ce que l’on appelle l’étape de maturation du col. Pour se faire, nous utilisons un ballonnet ou un tampon d’hormones. Cela peut durer très longtemps : 24 ou 48 heures ! Lorsque le col est favorable, nous passons au vrai déclenchement du travail. L’ocytocine va déclencher les contractions. J’aime cependant à dire qu’on fait moins bien les choses que la nature. Les contractions de synthèse mettent souvent plus de temps à induire des modifications sur le col. Et dans ce cas cela peut durer 12 voir 16 heures ! »

Et lorsqu’il y a une péridurale, elle n’a aucun effet sur la durée du travail. La véritable différence, est que les patientes sans péridurales ressentent vraiment la descente du bébé dans le bassin. La gynécologue explique que cela peut avoir cependant des effets sur la poussée :

« C’est une sensation relativement désagréable ! Elles comprennent tout de suite quand et comment elles doivent pousser, puisque le seul moyen de soulager cette douleur, c’est d’accoucher. La poussée est donc un peu plus efficace et plus rapide. Alors que pour une patiente sans péridurale, on va lui laisser un peu plus le temps de trouver comment faire. Si elle va bien et le bébé aussi, nous n’avons aucune raison de sortir les instruments de suite ! »

Concernant le moment de la poussée, cela varie selon les femmes. Pour un premier enfant, la poussée peut durer souvent 1 ou 2 heures. Mais là encore, pas de généralité énonce notre spécialiste :

« Des patientes vont comprendre tout de suite comment pousser et cela va durer 15 minutes ! Pour d’autres, il faudra attendre plus longtemps comme 45 minutes ou 1 heure si elles ne sont pas fatiguées, si le bébé a un bon rythme et qu’il n’y a pas d’indication à accélérer les choses. »

Le deuxième bébé : accouchement express ?

La durée d’un second accouchement c’est autre chose. Le temps moyen est estimé à 4 heures environ. Et si le premier enfant a été long à arriver, le second peut se présenter très rapidement ! La phase de latence par exemple, qui est si lente lors d’un premier accouchement, se trouve diminuée de beaucoup lors du second.

Pour le deuxième, certaines femmes peuvent être surprise comme nous le confirme Samantha Quirin :

 « Pour un second accouchement, j’ai eu des patientes qui donnaient naissance à la maison sans le vouloir car elles toléraient très bien les contractions. Quand elles se rendent compte que cela arrive, elles ont envie de pousser. L’expérience de la douleur est totalement subjective. Je conseille aux patientes la chose suivante : de venir à la maternité dès qu’elles sentent une contraction trop intense. Mieux vaut qu’elles viennent pour rien au risque de faire demi-tour, plutôt que de se mettre en danger !  »

Source : La Maison des Maternelles – France TV