Mon enfant a eu 18 otites en 9 mois !

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Anne-Laure est la maman de Raphaël, 2 ans et demi. Le petit garçon a vécu 18 otites en 9 mois. Des otites à répétition qui ont entraîné des retards dans les apprentissages du petit garçon.

Les premiers signes 

Rapidement après sa naissance, le petit Raphaël commence à avoir des problèmes de santé. Mais c’est vers 10 mois qu’Anne-Laure, sa maman, constate la première otite de son fils :

« Je voyais que Raphaël rentrait ses doigts avec insistance au niveau de l’oreille, mettait sa main dessus, et surtout il pleurait beaucoup quand je le posais en position allongée. Quand je le mettais sur la table à langer pour le changer, il ne supportait pas ça ! Par contre, il n’avait pas de fièvre. Nous étions en week-end à la mer, je n’ai pas hésité, je suis allée voir un spécialiste en urgence. Le constat a été sans appel, des otites purulentes en plein mois de juillet. On nous a prescrit un traitement antibiotique qui l’a soulagé un temps. »

Avec 2 otites par mois, la jeune maman réussit à obtenir un rendez-vous chez un ORL en septembre 2020 : 

« L’ORL a confirmé que Raphaël était bien en train de nous faire une nouvelle otite. À partir de ce moment-là, nous avons dû faire un suivi tous les mois. Il a prescrit un traitement pour dégager la sphère ORL. Nous avons aussi dû prendre rendez-vous chez un allergologue pour creuser la piste d’une allergie. Et entre ces rendez-vous, il y a beaucoup de délais et de l’attente. Le chirurgien ORL ne voulait pas opérer avant 18, 20 mois. Et en temps de Covid, ce genre d’opérations n’est pas la priorité ! »

L’impact des otites sur la santé du bébé

Voyant son fils enchaîner les soucis de santé, Ann-Laure se sent coupable de le laisser à la crèche et surtout de voir le scénario se répéter, mois après mois : 

« Ça engendre du stress dès le départ, on n’a pas envie de voir son enfant souffrir. On le sentait moins épanoui, ça faisait mal au cœur. On voyait qu’il était très fatigué entre chaque otite. Dès qu’il arrêtait les antibiotiques, il en faisait une ! Et être constamment sous antibio, ce n’était pas supportable. Avec son anémie, il était souvent très affaibli et attrapait d’autres microbes. Et comme il allait à la crèche, il attrapait tous les autres microbes quand ce n’était pas les otites. Et la crèche c’est un très bon foyer à otites ! »

Les otites entraînent alors une perte de l’audition et des retards de langage et de motricité pour le petit garçon. À la crèche, il se sent également peu épanoui : 

« J’ai fait appel à une psychologue qui travaillait en partenariat avec l’ORL pour comprendre pourquoi il se sentait si peu en sécurité à la crèche. Il était renfermé sur lui-même, n’exprimait pas ses émotions… Quand il tombait, il n’osait pas pleurer. Avec nous ça allait car il avait la sécurité affective corporelle. Comme il n’entendait pas bien, c’était de contact dont il avait besoin pour se rassurer. Sauf qu’à la crèche, c’est la sécurité verbale qu’on utilise pour rassurer un enfant. »

Une opération pour le soulager

Après des mois entiers rongés par les otites à répétition, l’ORL décide d’opérer Raphaël en avril 2021. Un moment stressant pour Anne-Laure : 

« J’avais quelques appréhensions. On a une part d’inconnu de le laisser, 18 mois pour une opération, c’est jeune, et dans le contexte Covid avec sa santé fragile, on n’est pas forcément très rassuré. Nous avons quand même pu l’accompagner jusqu’au bloc. Le temps nous a paru très long et j’étais super stressée. »

Suite à l’opération qui se déroule sans problème, la jeune maman repère immédiatement les changements chez son fils : 

« Dès le lendemain de l’opération, j’ai vu son comportement changer quant à la perception des sons dans la maison. Par exemple, le bruit des casseroles ça l’interpelait, comme s’il les découvrait. Quand un véhicule passait dans la rue, ça le surprenait. Il lui a fallu un petit temps d’adaptation à entendre de nouveau correctement son environnement. De semaine en semaine, j’ai vu des différences, il a repris les progressions au niveau de la reproduction des mots, du langage. »

Le petit garçon évolue rapidement. Avec la disparition des otites, il rattrape progressivement ses retards :

« À la crèche, où il n’était pas très à l’aise, je l’ai vu devenir d’un coup plus heureux. Il a commencé à se sociabiliser avec les autres enfants. Même les professionnels de la crèche ont vu les progrès ! Au niveau moteur, Les parcours de motricité à la crèche, il les faisait bien volontiers. Avec une vingtaine d’otites, entre juillet 2020 et avril 2021, forcément, il y avait un peu de retard dans les apprentissages. Avec la pause de yoyo, il découvre tout plus tardivement. Il a un léger décalage au niveau du langage par rapport aux autres, mais ça vient. Surtout, il ne fait presque plus d’otites ! On est beaucoup mieux à la maison depuis et de voir son enfant soulagé, c’est vraiment chouette. »

Source : La Maison des Maternelles