Parents de triplés, quelle aventure !

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Alors qu’on lui avait dit qu’elle n’aurait sans doute pas d’enfant, Chiara est tombée enceinte de triplés naturellement. Une grossesse à haut risque avec un heureux dénouement.

L’annonce des triplés

À 26 ans, Chiara rencontre Thibault. C’est un véritable coup de foudre et le jeune couple envisage rapidement de fonder une famille :

« Je savais que ce serait compliqué, pour moi, d’avoir des enfants parce que je suis atteinte d’endométriose. À 21 ans, mon médecin m’avait déjà dit : c’est maintenant ou jamais. Avant de rencontrer Thibault, j’avais le projet de faire un bébé toute seule à l’aide d’un don de sperme au Danemark. Quand j’ai rencontré Thibault, je lui ai très vite parlé de tout ça. Je voulais être franche avec lui. Je savais qu’il voulait des enfants. Ça ne lui a pas fait peur et 1 an après notre rencontre, j’ai arrêté la pilule. »

1 an ½ plus tard, Chiara est enceinte mais elle fait une fausse-couche à 9 semaine d’aménorrhée. Une épreuve douloureuse pour le couple mais ils restent déterminés et tentent une nouvelle grossesse peu de temps après :

« On a passé un week-end en amoureux. Tout de suite après, j’ai senti que ça avait marché, que j’étais enceinte. Le test de grossesse a confirmé mon intuition. J’étais tellement fatiguée que j’étais certaine d’avoir des jumeaux. J’ai pris rendez-vous avec mon gynéco qui a fait une échographie. Résultat : un bébé en parfaite santé, tout allait bien. Je lui ai demandé de vérifier s’il n’y avait qu’un seul bébé. Mais le médecin était sûr de lui. J’étais un peu déçue. Mais bon, un bébé en parfaite santé, c’était déjà très bien ! »

Ce n’est que quelques semaines plus tard que la future maman apprend qu’elle n’attend pas un, ni deux, mais bien trois enfants :

« J’ai refait une échographie car j’avais perdu du sang et j’avais très mal. J’avais peur de faire à nouveau une fausse couche. Mon compagnon n’a pas pu m’accompagner dans la salle d’échographie car nous étions encore en période d’épidémie de Covid. J’étais donc seule quand l’échographiste m’a dit : « C’est normal que vous ayez mal. Votre utérus grossit trois fois plus. Vous ne le savez pas ?… Vous attendez des triplés ! » Ça a été un réel choc. J’avais eu une intuition pour des jumeaux mais je n’avais jamais imaginé des triplés ! »

Une grossesse à haut risque

Face aux éventuelles complications lors des grossesses multiples, une réduction embryonnaire peut être proposée aux parents. Cette possibilité est théoriquement discutée entre les futurs parents et l’équipe médicale et la décision revient aux parents. Mais Chiara et Thibault ont dû batailler pour imposer leur choix de garder vos 3 bébés :

« J’ai eu le sentiment qu’on nous l’imposait, que la réduction embryonnaire était évidente pour les médecins. Alors que pour nous, il était hors de question de le faire alors que nos 3 bébés allaient bien. Les médecins avaient beau insister, on a réussi à les faire patienter jusqu’à l’échographie du premier trimestre. Et comme cet examen a montré trois bébés en pleine santé, qui étaient même au-dessus des courbes de croissance, on a imposé notre choix de garder les 3. »

Une fois leur décision prise, les jeunes parents se sont sentis jugés par certains des professionnels de santé :

« Pour les médecins j’étais inconsciente, je mettais mes enfants en danger car ils seraient prématurés. Mon médecin m’a même dit : « Vous faites des triplés avec un militaire (mon mari est militaire) ? Vous êtes folle, il va préférer aller à la guerre qu’être à la maison avec vous. Il va vous quitter ! ». C’est pourtant un gynéco réputé qui a plus de 30 ans de carrière… Des réflexions de ce type, j’en ai entendu des dizaines pendant ma grossesse ! On m’a aussi dit que j’étais « proche de l’âge gériatrique pour une grossesse triplé… » à 29 ans ! »

La grossesse s’est plutôt bien passée pour Chiara et le couple a même pu se marier au 6ème mois de grossesse. Mais dans le courant du 7ème mois, la courbe de croissance d’un des bébés, Alessandro, chute. La future maman est hospitalisée en grossesse pathologique :

« L’hospitalisation n’a pas été une partie de plaisir. J’avais 2-3 monitorings par jour. J’étais complètement saucissonnée pour qu’on puisse bien capter les rythmes cardiaques des bébés. Il faisait très chaud. Je n’avais pas droit aux visites car nous étions toujours en période d’épidémie de Covid. Seul mon mari pouvait venir me voir. On savait que chaque jour gagné était profitable pour mes bébés. »

3 bébés nés prématurés en pleine forme

3 semaines plus tard, à 31 semaines d’aménorrhée + 6 jours, les médecins décident de faire naître les bébés car le rythme cardiaque d’Alessandro ralentit. Une naissance par césarienne tout en douceur comme en témoigne la jeune maman :

« Ils sont nés le 10 septembre à 23h06, 23h07 et 23h08. La première, c’était Charlize, puis Mathis et enfin, Alessandro. Ils ont tous les 3 crié tout de suite alors qu’on m’avait dit qu’ils ne crieraient peut-être pas parce qu’ils étaient vraiment pitchounes. J’avais du mal à les reconnaître avec leur masque à oxygène, plein de fils partout pour vérifier leur rythme cardiaque, leur oxygène, une sonde pour les nourrir… Bref, tout le package d’un bébé en néonat. Ils ont été incroyables car ils ont franchi chacune des épreuves de la neonat haut la main et 1 mois ½ après leur naissance, on a pu rentrer tous les 5 à la maison. »

Avec des triplés, le deuxième mois, il faut compter environ 12 biberons par jour et 15 changements de couche. Un défi pour les jeunes parents :

« Au retour à la maison, on a rencontré plein de petits tracas. Il a fallu trouver une organisation de folie, mais je suis très reconnaissante de ce cadeau et je ne regrette pas ma décision d’avoir gardé les trois. Ils sont déjà très complices. On peut dire que je suis une maman épuisée mais heureuse ! C’est la raison pour laquelle je voulais témoigner, pour dire qu’on peut y arriver. Il fait croire en soi ! »

Source : La Maison des Maternelles – France TV